Le parcours de mon proche
Admission
Les personnes admises à l’Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel proviennent généralement d’un autre centre hospitalier psychiatrique. Ces personnes sont reçues dans les unités de soins prévues à cet effet. Leur séjour vise à stabiliser leur état et à diminuer leur potentiel de dangerosité en vue d’un retour vers le centre hospitalier et l’équipe traitante d’origine.
Dans certains cas, un retour vers l’hôpital de secteur ne sera pas possible pour des raisons médicales ou de sécurité. La personne concernée sera alors transférée dans une autre unité de soins de l’Institut ou encore redirigée vers certains services externes, par exemple lors de son congé d’hôpital.
Expertise légale
Certains patients proviennent de la cour, d’autres de centres de prévention ou de détention. Ces personnes sont confiées à l’Institut pour une expertise légale et peuvent séjourner en moyenne 30 jours dans l’une de ses unités spécialisées : H-3 ou H-4. Lorsqu’une décision judiciaire est prise, les patients peuvent alors être admis dans une autre unité de soins de l’Institut ou encore être transférés dans un autre établissement de santé ou une institution pénale.
Plan de traitement
Les unités de soins permettent une prise en charge du patient dans un environnement thérapeutique et sécuritaire. Chaque patient admis fait l’objet d’une évaluation spécialisée; on y précise ses besoins sur le plan de la santé (physique et mentale), du risque de violence et de la réadaptation. Un plan de soins est ensuite développé en partenariat avec le patient et l’équipe multidisciplinaire, composée de psychiatres, de médecins, de psychologues, de criminologues, de travailleurs sociaux, d’ergothérapeutes, de pharmaciens, de sociothérapeutes, de psychoéducateurs et d’infirmiers. Les patients ont accès à un large éventail de programmes et d’activités afin de cibler leurs besoins spécifiques, auxquels notre modèle de soins est conçu pour répondre. Il permet, d’une part, de cibler les activités thérapeutiques essentielles au bien-être des patients et, d’autre part, de suivre leur progression vers un rétablissement.
Ce modèle de soins est divisé en 7 piliers de traitement qui couvrent les différentes sphères de la vie d’une personne requérant des services en psychiatrie légale : (1) la santé physique, (2) la santé mentale, (3) la toxicomanie (alcool et drogues), (4) les problèmes de comportement, (5) les soins personnels et les activités de la vie quotidienne, (6) l’éducation, le travail, les loisirs et la créativité, et (7) les réseaux familiaux et sociaux.
La plupart des patients sont sous ordonnance de la Commission d’examen des troubles mentaux, en lien avec un verdict de non-responsabilité criminelle. Ils sont vus annuellement par le Tribunal administratif du Québec (TAQ), qui réévalue l’encadrement légal en regard de leur évolution.
La réinsertion sociale s’amorce en cours d’hospitalisation, dès que l’évolution clinique et le statut légal le permettent. Des sorties accompagnées, puis autonomes, sont prévues à partir de l’unité de soins. Les patients sont encouragés à participer à des activités thérapeutiques au sein de la communauté, et un travail de collaboration est réalisé entre l’équipe traitante et les organismes partenaires afin de favoriser la réinsertion sociale. Lorsqu’un patient est prêt à quitter l’INPL-PP, il est dirigé vers son hôpital de secteur ou orienté vers un milieu de vie approprié à ses besoins (foyer de groupe, appartement supervisé, appartement autonome, etc.). Le suivi est alors confié aux services externes de l’INPL-PP, où une nouvelle équipe traitante prend le relais. Les patients sont une fois de plus encouragés à participer à des activités thérapeutiques au sein de la communauté, et un travail de collaboration est réalisé entre l’équipe traitante, les organismes partenaires et le réseau social et familial afin de favoriser la réinsertion sociale.