Dr Philippe Pinel (1745-1826)
Philippe Pinel est un médecin français dont l'œuvre a grandement influencé l'évolution de la psychiatrie. Touché par la façon dont on traite les aliénés à l'époque, le Dr Pinel consacre sa vie à structurer le champ de la psychiatrie. Il est le premier à proposer une nosographie des maladies mentales.
Parallèlement, il mène des réformes importantes au sein des hôpitaux français qui le conduisent, grâce à la collaboration de son assistant, l'infirmier Jean-Baptiste Pussin, à libérer les aliénés de leurs chaînes et à leur proposer des méthodes de traitement adéquates.
Les fondateurs de l'Institut lui ont donné le nom de cet illustre médecin pour démontrer clairement les valeurs sous-jacentes de la mission organisationnelle.
L'humanisme et le respect du malade, un milieu adapté à ses besoins, une démarche active, dynamique et efficace de traitement sont les principes fondamentaux sur lesquels repose l'organisation des soins à l'Institut Philippe-Pinel de Montréal. Le précieux héritage du Dr Pinel y est plus vivant que jamais.
Dr Bruno M. Cormier (1919-1991)
Humaniste à la pensée visionnaire, homme de conviction et engagé envers la cause des personnes incarcérées, Bruno M. Cormier est confronté très tôt à un choix difficile entre sa passion de la psychiatrie et celle de l'art.
L'année 1948 témoigne pour lui de ce déchirement : il obtient son diplôme de médecine à l'Université de Montréal tout en étant cosignataire, avec un groupe d'artistes, du manifeste Refus global dénonçant l'obscurantisme de l'époque.
Le docteur Bruno M. Cormier a été l'un des pionniers de la psychiatrie légale et de la criminologie clinique au Canada. En 1962, le ministère de la Santé du Québec forme un comité constitué par les docteurs Lucien Panaccio, Bruno M. Cormier et Camille Laurin pour concevoir un hôpital moderne dont les traitements seraient adaptés aux besoins de la clientèle plus dangereuse, le tout dans un environnement plus approprié.
À partir de 1964, avec la création de la Corporation de l'Institut Philippe-Pinel, architectes, ingénieurs, psychiatres et spécialistes de la sécurité mettent leurs ressources en commun pour doter le réseau de la santé d'un hôpital à la vision novatrice. La construction débute en 1965 et, cinq ans plus tard, c'est l'ouverture officielle de l'Institut Philippe-Pinel de Montréal.
Dans le cadre de sa politique de mise en valeur des personnes ayant contribué de façon exceptionnelle à la mission de l'Institut Philippe-Pinel de Montréal, la direction de l'Institut a honoré, en 2004, la mémoire de l'un des fondateurs de cet hôpital à la mission unique au pays en nommant officiellement le hall de l'entrée principale le Hall Bruno-Cormier.
Pour célébrer son inauguration officielle, les signataires du Refus global ont généreusement offert à la Fondation Pinel des œuvres en l'honneur de Bruno M. Cormier.
Dr Lionel Béliveau (1933-2011)
Lionel Béliveau est né dans le quartier Saint-Henri en 1933. Son père, camionneur, meurt alors qu'il n'a que dix ans, laissant également dans le deuil ses deux frères et ses deux sœurs. Malgré cette épreuve, il obtient d'excellents résultats scolaires. Son oncle, épicier, financera ses études au collège Jean-de-Brébeuf.
Le jeune homme est fortement impressionné par ses professeurs jésuites. Leur sens de l'organisation et leur capacité à imaginer le monde l'inspirent. De cette période, il se souvient particulièrement du père Laramée et de sa patience. « Il aurait pu me mettre à la porte du collège bien des fois. Il m'en a pardonné des choses! Mais je venais de Saint-Henri et je devais faire ma place dans un milieu bien différent du mien. »
Pendant ses études de médecine (1955-1960), il travaille dans les laboratoires de l'hôpital Notre-Dame, où il découvre ce qu'il appelle « la dimension technique » de la médecine.
Au milieu de chirurgiens en tous genres, il se rend compte qu'il est plus attiré par les sciences qui mettent à contribution sa sensibilité à comprendre les gens.
Il devient résident en psychiatrie à l'Institut Albert-Prévost en 1960. Il étudie successivement à Baltimore et à Paris. De retour au Québec en 1964, il est reçu psychiatre. Par la suite, il travaille à l'Institut Albert-Prévost et à la prison de Bordeaux.
En 1969, on demande au docteur Béliveau de prendre en charge la destinée de l'Institut Philippe-Pinel de Montréal, ce nouvel hôpital ultramoderne et sécuritaire dont la mission première est de sortir les malades mentaux des prisons.
En 1970, les premiers patients sont transférés de la prison de Bordeaux vers l'Institut Philippe-Pinel de Montréal. La « communauté thérapeutique », inspirée les concepts de Maxwell Jones, est mise en place. Peu à peu, les règles de la vie communautaire sont adaptées en analysant, chaque matin, les problèmes de la veille. L'Institut Philippe-Pinel de Montréal allait devenir un lieu extraordinaire d'effervescence clinique et scientifique.
En 1999, le docteur Béliveau prend sa retraite de l'Institut. L'héritage du docteur Béliveau et de ses collaborateurs est immense. Ils ont développé les concepts et appliqué les interventions permettant la prise en charge et les soins pour les patients considérés comme les plus difficiles de notre société. Ils ont établi les standards de l'expertise en psychiatrie légale, faisant ainsi de l'Institut Philippe-Pinel de Montréal une référence internationale dans ce domaine.