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L’Institut Philippe-Pinel de Montréal est un hôpital sans fumée depuis le 31 octobre 2005. Ce résultat constitue l’aboutissement de près de deux ans d’efforts de la part du comité Hôpital sans fumée et d’une volonté du milieu de promouvoir la santé des patients et du personnel. En 2006, l’Institut Philippe-Pinel de Montréal a obtenu un Prix d’excellence du réseau de la santé et des services sociaux pour cette initiative.

Historique du projet

En décembre 2003, l’Institut envisage de devenir un hôpital entièrement sans fumée afin de promouvoir la santé des patients et du personnel de son établissement et, par le fait même, de se conformer à la Loi sur le tabac (L.R.Q. Chapitre T-0.01). Des discussions s’amorcent alors à la direction de l’Institut, non seulement pour se conformer à la loi, mais aussi pour être proactifs face aux exigences de cette dernière. Une équipe est mandatée par la direction générale pour implanter le projet; c’est la création du comité Hôpital sans fumée.

Projet audacieux

On a longtemps cru qu’il était déraisonnable, voire impensable, de demander à des personnes atteintes d’une maladie psychiatrique de cesser de fumer. Les appréhensions étaient nombreuses : l’Institut constitue un milieu de séjour plus ou moins long pour les patients et on présumait que l’arrêt du tabagisme allait provoquer une augmentation des agissements violents de la clientèle ou favoriser l’éclosion d’une délinquance accrue.

Un comité mobilisateur agissant en douceur

Malgré cela, le comité ad hoc constitué, à la demande du directeur général, de représentants de diverses professions œuvrant au sein de l’Institut, a réussi, en un an, à amener progressivement toutes les unités de l’Institut Philippe-Pinel de Montréal à adhérer au projet. Ce processus s’est donc réalisé tout en douceur.

Une première unité sans fumée

Au printemps 2004, une première unité se porte volontaire pour démarrer un projet pilote. Le personnel d’une unité d’admission-réadmission-expertise psychiatrique travaille à ce que les patients qui y séjournent bénéficient d’un milieu sans fumée et profitent du soutien nécessaire au processus, le tout dans le but d’optimiser leur niveau de santé physique et mentale. On fixe comme objectif le 4 octobre 2004, date à laquelle l’unité devient la première unité sans fumée de l’Institut.

Une victoire en attire une autre

Graduellement, l’idée fait son chemin et d’autres unités adhèrent au projet. Les efforts conjoints de la direction, du comité, des employés et des patients ont permis à l’Institut Philippe-Pinel de Montréal d’offrir, depuis le 31 octobre 2005, un environnement entièrement sans fumée, et cela sans augmentation des comportements violents des patients ni de plaintes fondées ayant trait aux droits des fumeurs.

Accompagner au quotidien

Le comité Hôpital sans fumée a proposé des outils et des moyens pour favoriser l’arrêt tabagique, a organisé des activités de sensibilisation et a utilisé toutes les ressources disponibles pour atteindre ses objectifs. Avec le soutien du comité, le personnel a conservé la latitude et l’autonomie nécessaires pour répondre aux besoins spécifiques des patients dans leur unité. Pour chaque unité qui décidait de devenir « sans fumée », tous les coûts associés au sevrage tabagique étaient assumés par l’Institut (timbres de nicotine, trousses, documentation, collations spéciales, gommes, etc.).

Sans fumée : effets secondaires inattendus

Le projet Hôpital sans fumée a participé au projet de recherche de l’Institut Philippe-Pinel de Montréal portant sur la clozapine. Ce médicament psychiatrique, dont le dosage est justement l’un des plus affectés par la cessation du tabagisme, nécessite un suivi particulier. Le projet de recherche est toujours en cours, mais on estime cliniquement à environ 20 % la diminution globale de clozapine prescrite et, conséquemment, on observe une baisse proportionnelle des effets secondaires reliés à l’utilisation de ce médicament. Cela signifie donc, pour le patient, des doses moins élevées pour l’obtention des mêmes résultats cliniques et un impact sur le budget de médicaments de l’Institut Philippe-Pinel de Montréal.

Le goût de la vie active

Une augmentation générale de l’activité physique a été constatée chez les patients. Les unités de soins ont dû modifier à la hausse leur programmation d’activités adaptées aux capacités des patients pour limiter les périodes d’inaction propices au retour de l’envie de fumer. En faisant plus d’activité physique, les patients ont augmenté leur capacité cardiovasculaire. La distribution de podomètres aux patients, une mesure incitative à la marche, a porté fruit et permis une augmentation de cette activité physique.

Des retombées économiques pour nos patients

L’instrument de mesure non clinique dont les résultats ont évolué le plus significativement suite à l’arrêt tabagique est assurément le compte de banque des patients. En effet, les fumeurs y consacraient pratiquement la totalité de leur maigre budget et ne pouvaient donc s’acheter quoi que ce soit d’autre. En éliminant cette coûteuse habitude, ils ont pu avoir accès à d’autres biens personnels bonifiant leur qualité de vie (vêtements, loisirs, gâteries, etc.).

Une expérience d’ouverture au réseau

Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle Loi sur le tabac le 31 mai 2006, l’intérêt pour le projet Hôpital sans fumée ne cesse de s’accroître. En plus de susciter de l’intérêt auprès de plusieurs partenaires du réseau de la santé, le projet a fait l’objet de présentations scientifiques en Europe, au Québec et ailleurs à l’étranger. L’expertise de l’Institut est maintenant citée en référence.